Françoise Vergès était journaliste et rédactrice à l’université Panthéon-Sorbonne.
Elle est titulaire d’un doctorat en sciences politiques de l’Université de Californie à Berkeley en mai 1995, une thèse publiée sous le titre Monstres et révolutionnaires. Romance et toilettage de la famille coloniale. Elle a pris comme complot l’histoire politique de la Réunion, de ses origines à nos jours, pour retracer le parcours de sa famille engagée en politique depuis 1930.
« Dans le ventre des femmes » aux éditions Albin Michel.
Dans les années 1960, des milliers de femmes pauvres de couleur de l’île française (post) coloniale de La Réunion ont vu leur grossesse interrompue de force par des médecins blancs ; les médecins ont opéré sous prétexte de pratiquer des chirurgies bénignes, pour lesquelles ils ont demandé une compensation du gouvernement. Lorsque le scandale a éclaté en 1970, les médecins ont affirmé avoir été encouragés à pratiquer ces avortements par des politiciens français qui cherchaient à limiter la reproduction sur l’île, alors même que l’avortement était illégal en France.
- Françoise Vergès retrace la longue histoire de l’intervention de l’État colonial dans le ventre des femmes noires pendant la traite des esclaves et l’impérialisme post-esclavagiste ainsi que dans la politique actuelle de contrôle des naissances. Elle examine le mouvement de libération des femmes en France dans les années 1960 et 1970, montrant qu’en choisissant d’ignorer l’histoire de la racialisation du ventre des femmes, les féministes françaises ont inévitablement fini par défendre les droits des femmes blanches au détriment des femmes de couleur.