Psychothérapie des migrnts africains en France

« L’enfant africain et ses univers » aux éditions Karthala.

Existe-t-il des troubles psychologiques spécifiques aux migrants ? Si oui les migrants africains en ont-ils ? Faut-il leur proposer une prise en charge particulière ? Pour répondre à ces questions nous partirons des études faites sur les processus d’adaptation des personnes en situation de migration en général et, dans un deuxième temps, nous examinerons les spécificités africaines s’il en existe.
Il serait prétentieux de parler d’une psychologie de migrants, d’autant plus qu’il n’existe pas de migrant type. Cependant de nombreuses études sont réalisées sur des personnes ou des groupes en situation de migration. Les chercheurs anglo-saxons ont mis l’accent sur les stratégies de groupe, alors que les chercheurs francophones ont insisté sur les stratégies individuelles. Concernant les migrants qu’il appelle aussi groupes non dominants, John Berry, chercheur canadien, mentionne quatre formes de réactions. Il parle d’assimilation quand les migrants ne veulent pas conserver leur identité culturelle et recherchent le contact avec d’autres cultures. Par contre s’ils évitent ce contact, il parle de séparation. De même quand ces migrants veulent préserver leur culture d’origine tout en ayant des rapports interactifs avec d’autres groupes on est, dit-il, dans les stratégies d’intégration. Enfin, quand les migrants ont très peu de possibilités ou d’intérêts à maintenir leur culture et à entretenir des relations avec d’autres groupes il parle de marginalisation.

Cependant, les migrants, groupes non dominants, n’ont pas toujours la liberté de choisir leurs stratégies ; tout dépend de la politique adoptée par les pays d’accueil d’une part, mais aussi des conditions dans le pays d’origine qui ont motivé le départ…

« On ne va pas reproduire en Afrique ce qui a été un échec en Occident »