Née le 1er janvier 1967,est une chercheuse afro-américaine féministe, en poste à l’université Vanderbilt, spécialisée sur l’histoire afro-américaine et les études sur la diaspora. Elle travaille sur l’histoire des femmes afro-descendantes. Engagée, elle a témoigné devant le Congrès américain en 2007 sur les stéréotypes et les images dégradantes contre les Noirs et les femmes. Elle a travaillé sur la Vénus hottentote, sur les jeunes femmes noires et sur les femmes afro-américaines à Paris dans l’entre-deux-guerres
« Negritude women »
Paulette Nardal
Grâce à un récent renouveau historiographique se traduisant par des travaux de chercheuses féministes, remettant en lumière l’action de femmes noires pionnières dans l’entre-deux-guerres, le rôle des sœurs martiniquaises Nardal est maintenant mieux connu et valorisé : elles ont joué un rôle important par leur activité intellectuelle, artistique et éditoriale et par leur salon littéraire de Clamart, près de Paris, pour tisser des liens transatlantiques dans l’entre-deux-guerres et stimuler l’éveil de la « conscience noire », aussi bien à Paris qu’aux Antilles. Malgré les préjugés sexistes et racistes de l’époque, elles ont remarquablement réussi à œuvrer à l’affirmation de la femme et de la culture noire et à créer des ponts entre Paris et la Martinique au cours du 20e siècle et particulièrement dans l’entre-deux-guerres. Toutefois, elles se sont heurtées à des difficultés et à des freins liés aux pesanteurs et préjugés de la société d’alors et, en tant que femmes et noires, ont été empêchées de mener une action politique. Elles ont longtemps été méconnues, mais leur rôle de passeuses de culture et de pionnières du panafricanisme et de la négritude commence à être reconnu à présent.
«Très sensible à la condition féminine, toujours, avant et surtout après mon séjour parisien. Si j’avais dit ce que je pensais réellement, j’aurais dressé tous les hommes de la Martinique contre moi. Fervente chrétienne, ce fut le choc des Negro spirituals à Paris (1930). Ayant perçu, avant les hommes, la nécessité d’une solidarité raciale, j’ai aussi voulu sensibiliser les femmes à la chose sociale et à la fierté noire, avant-guerre, dans de nombreuses publications puis en Martinique ».